Thiago Silva : "J’y pensais depuis le lendemain de la défaite face à la Belgique"

 

Dans un entretien avec FIFA+, le capitaine de la Seleção Thiago Silva explique sa longévité avec l'équipe nationale du Brésil. 

 

out comme des millions de Brésiliens, Thiago Silva a mal vécu la défaite de la Seleção face à la Belgique en quarts de finale de la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™. Tellement mal que dès le lendemain, il s’est mis en tête de disputer une édition de plus. Il approchait des 35 ans à l’époque, mais rien ne l’aurait détourné de cette idée. "Je me suis fixé cet objectif", raconte-t-il à FIFA+.

Aujourd’hui, à 38 ans, le défenseur central a atteint cet objectif, dont la quête est racontée par notre série originale "Captains" Non content de cela, il fait toujours partie des meilleurs spécialistes de la planète à son poste, il est titulaire incontestable dans le dispositif de Tite et il est le porteur du brassard, lui qui est le joueur le plus âgé à avoir porté le maillot du Brésil dans l’épreuve reine. Dans cette catégorie, il détrône les mythiques Djalma Santos (37 ans et 138 jours en 1966) et Nilton Santos (37 ans et 32 jours en 1962). Le joueur des Blues de Chelsea prolongera ce record quand il pénètrera sur le terrain ce lundi pour affronter la Suisse dans le cadre de la deuxième journée du Groupe G de Qatar 2022.

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Thiago Silva est un exemple rare de longévité au plus haut niveau. Il a pourtant connu quelques épisodes difficiles au cours de sa carrière, comme lorsqu’il a quitté le Paris Saint-Germain en 2020 sans que le club de la capitale cherche à renouveler son contrat.

"Le départ de Paris a été une période compliquée, en raison du contexte difficile à ce moment-là. Même si j’étais conscient de mon potentiel et de mes capacités, je sais que j’ai traversé un moment de doute et que j’ai fait le bon choix en partant à Chelsea, d’autant que cela a débouché sur une Ligue des champions, qui est venue répondre à ces doutes", explique-t-il.

Dans cette interview, Thiago Silva livre son analyse sur l’évolution du football au cours des dix dernières années et raconte comment il se prépare pour ne pas rester au bord du chemin.

FIFA+ : Votre longévité au plus haut niveau est extraordinaire. C’est une chose de jouer à 38 ans, c’en est une autre de disputer les plus grandes compétitions du monde et d’être titulaire en Seleção. Cela s’inscrit-il dans un projet ou est-ce venu progressivement, avec le fruit du travail quotidien ?

Thiago Silva: J’ai toujours fait attention à mon corps en dehors du terrain, car j’avais l’objectif de jouer le plus longtemps possible. Je me suis beaucoup investi dans ce travail. Dès le lendemain du match contre la Belgique à la Coupe du Monde en Russie, je me suis fixé comme objectif de disputer une autre Coupe du Monde et je suis en train de l’atteindre.

Quand avez-vous compris que vous pourriez prolonger votre carrière jusqu’à cette quatrième Coupe du Monde, dans la peau d’un sportif de haut niveau ?

J’ai toujours beaucoup travaillé pour ça et j’ai gardé confiance en moi. Le départ de Paris a été une période compliquée, en raison du contexte difficile à ce moment-là. Même si j’étais conscient de mon potentiel et de mes capacités, je sais que j’ai traversé un moment de doute et que j’ai fait le bon choix en partant à Chelsea, d’autant que cela a débouché sur une Ligue des champions, qui est venue répondre à ces doutes.

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Quand on regarde jouer cette Seleção, c’est intéressant de voir comment les choses peuvent changer en l’espace de quatre ans, même si l’encadrement technique reste le même. Plusieurs joueurs se sont affirmés dans différents secteurs. Que retenez-vous de la construction de cette équipe entre la Russie et le Qatar ?

Le football brésilien est connu pour révéler de nombreux talents. Chaque année, on voit de nouveaux joueurs se distinguer en club et cela finit par bénéficier à l’équipe nationale. Il y a trois ou quatre joueurs de très haut niveau à chaque poste. Tite a dû se casser la tête pour établir sa liste. Par rapport à 2018, je trouve qu’on a gagné en maturité. Le groupe est très solide et centré sur son objectif.

Aujourd’hui, on demande aux défenseurs d’avoir beaucoup de qualités balle au pied. Ces qualités, vous les aviez déjà avant d’arriver dans le football européen. En termes d’évolution, qu’avez-vous essayé de travailler le plus depuis votre arrivée dans le football européen ? L’aspect tactique ou l’aspect technique ?

L’expérience aide beaucoup. On apprend à mieux lire le jeu, à anticiper certaines situations. Je pense que la plus grosse différence, elle est sur le plan physique, au niveau de la vitesse du jeu. Aujourd’hui, le football va très vite. C’est peut-être l’évolution majeure de ces dernières années.

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Y a-t-il un défenseur ou un entraîneur qui a exercé une grande influence sur votre carrière ? Ou votre progression tient-elle à un apprentissage continu, à une accumulation d’informations et d’expérience ?

L’expérience apporte du savoir et des connaissances, mais le fait d’avoir évolué aux côtés de références m’a beaucoup aidé à progresser, c’est certain. Mon admiration pour Juan n’est un secret pour personne, mais j’ai aussi eu la chance d’évoluer avec d’autres joueurs, comme Nesta et Maldini, et de m’enrichir à leurs côtés. De la même manière, chez les entraîneurs, je ne cache pas mon admiration pour certains, comme Ancellotti, Tite et Tuchel.

Pensez-vous devenir entraîneur un jour pour transmettre tout votre vécu ?

Je pourrais emprunter cette voie après ma carrière de joueur. J’ai essayé de travailler et de m’améliorer dans ce domaine. Cela pourrait être la prochaine étape de mon histoire dans le football.

 

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